Le panier d’oranges et le match de foot

En  réponse à la série de textes de mon respectable invité sur le développement et l’Afrique, j’ai nommé Eddy. Euh oui… de les petites… pardon d’avoir oublié.

Pour reconstituer le contexte tel que je l’ai perçu, Eddy a exposé dans sa série de textes des arguments, des faits qui font état de la responsabilité de des puissances coloniales d’alors dans la situation que connait l’Afrique actuellement. En face, Edouard, Kans et moi-même avons tenu à apporter un bémol dans ce discours, en soulignant la responsabilité des Africains, ce avec quoi naturellement, Eddy n’est pas du tout d’accord.

De mon point de vue, la principale question qui se pose est de savoir si les deux thèses sont contradictoires, ou exclusives. Faut-il absolument que la faute revienne seulement à l’une des parties, tandis que l’autre serait pour ainsi dire « dédouanée »? Pour essayer d’y répondre je vais utiliser deux paraboles. À la camerounaise, donc.

La première est la parabole du panier d’oranges. Supposons que l’on prenne un plein panier d’oranges bien fraîches, et que en son milieu on place une orange toute pourrie. Alors que se passe-t-il? Eh bien cette seule orange toute pourrie va contaminer tout le panier, et si on laisse faire suffisamment longtemps, on finit par se retrouver avec un plein panier d’oranges toutes pourries. A ce moment là si on se pose la question de savoir qui est responsable de cette situation, il est évident que c’est celui qui a placé l’orange pourrie au milieu du panier. Surtout si, comme c’est le cas, il a pris soin de couper les mains de tous ceux qui ont tenté de retirer les oranges pourries du panier.

La parabole du match de foot donne un réponse un peu plus nuancée à cette question. Après un match de foot qui se solde par une défaite écrasante, peut-on prétendre que ce résultat catastrophique est de la faute de l’adversaire qui nous a filé une flopée de buts? Je ne sais plus qui disait que les pays ne sont pas amis.

Alors, le panier d’oranges ou la match de foot? Pour ma part, je me garderai bien de faire un choix définitif, tout en comptant sur mon libre arbitre et mes quelques neurones pour balancer d’un côté ou de l’autre en fonction du contexte, et de l’impact que pourrait avoir le choix sur l’activité du moment.

À suivre…

21 réflexions sur “Le panier d’oranges et le match de foot

  1. Ti Aya,
    tu m’étonnes que je ne sois pas d’accord!!!

    Au fait, pour que l’exemple du match de foot soit un peu conforme à la réalité, il faut préciser que c’est l’adversaire qui nous impose par la force un gardien de buts et fait les remplacements chez nous (financement de troubles et putsches, installations de chefs à leur solde) et que nous devons jouer à 10 contre 11 (monnaie & poids de la dette).

    La seule responsabilité africaine à mon sens c’est d’avoir été vaincu, c’est tout.
    Je reviens ce soir pour un commentaire plus approfondi.

  2. Nino, Eddy,
    L’analogie doit bien s’arrêter quelque part. SI dans un match de foot tu vois bien que depuis le début l’adversaire joue avec les mains, les pieds, sort et rentre dans le terrain avec le ballon à sa guise, et pendant ce temps tu continues à « respecter les règles », alors tu as un gros problème, et ta défaire sera encore et aussi de ta faute.

  3. Salut à tous, je trouve l’anecdote de Ti Aya bien intéressante et j’aimerais participer à la discussion.

    A l’exemple du panier, il est édifiant de constater à quel point une poignée d’individu pourrait compromettre tout un ensemble.Cette orange pourrie est une  » collabo » qui a mis en péril les autres oranges.le responsable à celui qui la introduite et à tous ceux qui l’ayant constater et qui avait les moyens de l’exfiltrer non rien fait parce que soit le panier n’est pas à eux soit ils ne mangent pas d’orange.ceux là peuvent bien se retrouver dans chaque côtés.

    Dans celui du match, et j’interpelle amicalement Eddy et oniN , soit nous avons mal négocier dès le départ les règles du jeu en acceptant celui de l’adversaire ou soit on a des joueurs mal entrainés et/ou un gardien pas bon ou encore un arbitre » combinant ». De tous ces cas, on gagnerait plus a améliorer ses performances en s’imputant une responsabilité à sa juste valeur.Nier sa propre responsabilité, peut parfois témoigner d’une certaine incapacité selon moi. Se mettre au centre du problème, EST un puissant moyen d’amélioration de soi.

    Les torts sont partagés mais ne comptons pas sur la bonne foi de l’adversaire pour nous hisser au pinacle. c’est un rapport de force là ou nous avons vu l’amitié sincère dès les premiers contacts.Erreur!

  4. Oranges ou foot, ou même Orange et foot (ça plaît pas à canal+ hein), le way c’est que nous sommes les premiers responsables de ce qui nous arrive. C’est quel genre de ndamba que tu play sans le vouloir?

    Eddy, tu es où avec ton commentaire approfondi? Moi je te wait from hein 😀

  5. @Mohamed
    Bienvenue sur le Ti’Blog.

    Tu fais bien d’élargir le cercle de responsabilités dans la parabole de l’orange. Et je suis également en phase avec toi pour ce qui est de nier sa propre responsabilité. Je préciserai juste qu’il s’agit ici d’une responsabilité collective, et non individuelle. Ce qui signifie que le fait de ne jamais avoir pris part directement dans la partie ne nous en préserve pas.

    Quant aux règles, il y en a réellement qu’une seule, chacun pour soi. A ce propos, nous devrions être les premiers à pousser le ballon de foot de la main lorsque notre survie l’impose. De notre point de vue, il s’agira bien sûr de « la main de Dieu ». C’est la raison pour laquelle contrairement à Eddy par exemple, ça ne me choque pas le moins du monde que les suisses défendent bec et ongles le secret bancaire, aussi immoral soit-il, du moment que la Suisse en tire profit.

  6. @Ti Aya,
    D’accord, mais à partir de ce moment là, que les suisses ne nous fassent pas alors croire, hypocritement, qu’il luttent trop contre le blanchissement d’argent.
    Qu’ils laissent les Pablo Escobar et tous les barons de la drogue ouvrir ouvertement leur siège social à Zurich une fois !!
    Je m’insurge contre l’hypocrisie.

    @Edouard,
    c’est Ti Aya non, il bring les posts sur les mbindis, alors que je suis là en train de me concentrer sur mon comment approfondi. 🙂 Du coup ca me déconcentre.

    Lol, non mais sérieux, quand j’approfondis là ca devient un bouquin didons.
    Or comme je sais que sur le net, très peu lisent un commentaire de plus de 5 lignes, j’essaie de faire la contraction de texte from, mais ce na gui pas.

    Les gars, il n’est pas question d’ignorer ses responsabilités. Mais vous confondez CONSEQUENCE et CAUSE.
    On parle toujours de responsabilité « partagée », comme si c’était un cadeau d’anniversaire. Les responsabilités sont à établir, et non à partager.
    Et je le redis encore une fois, la responsabilité africaine c’est d’avoir perdu son combat jusqu’ici.

  7. Je me disais aussi, un cadeau…

    Pour moi, la question ne se pose pas en terme de cause ou de conséquence. Je prends acte de la situation, et je pose la question d’une solution. Savoir pourquoi et comment on n’en est arrivé là, bien sûr ça aide à mieux percevoir le contexte, mais c’est un peu secondaire. Et surtout, ça fait des lustres qu’on a déjà couru et discouru sur la question, que je ne crois plus qu’on puisse vraiment en dire des choses nouvelles aujourd’hui.

  8. Pour moi, dire soi-même qu’on est responsable (ce que je ne nie pas fondamentalement) signifie quand même qu’on sait précisément ce qu’on a fait pour être dans cette situation. Si les africains s’estiment responsables, alors, ils savent ce qu’ils ont fait eux pour en être là, ET ils savent donc a minima ce qu’il ne faut plus faire pour que les choses changent.

    Comme il n’y a pas le début d’un changement, pour moi:
    ** soit on est masochiste à souhaits et on se complait dans la souffrance, la misère morale et matérielle,
    ** soit on m’explique ce qui cloche chez nous pour que nous continuions à faire ce qui ne nous réussit pas

  9. Je dis hein, vous êtes timides sur les analogies ou quoi? Si je fais partie de l’équipe qui perd, et qui voit combien l’arbitre a les mains sales, et constate que certaines coéquipiers jouent avec l’adversaire, qu’est-ce que je peux faire? Le match T. Le match se termine là là là! Je déclenche une bagarre générale. J’écrabouille tout le panier d’orange. On rase tout et on recommence.
    Du coup, ma vision catastrophique se dessine: On sait ce qui ne va pas. On sait comment c’est arrivé. On a les noms. Soit on attend que …, soit on fait la révolution. Mais bon, ne comptez pas sur moi.

  10. @kans,
    donc ta position c’est « Bagarrez-vous mais je ne suis pas là » 🙂
    lool, toi au moins tu es honnête.

    Donc on ne peut pas compter sur toi pour aller faire les yeux doux à Rachida et servir comme agent de liaison de la résistance africaine?

    En tout cas, moi si on me demande d’aller voir Rama je pars. Même comme je vais aller oublier l’objet de ma mission là bas.

  11. @Eddy,
    Arretes de troubler avec Rachida et Rama là.

    @Kans
    On ne fait que faire ca depuis T les matchs d’ou les mutiples guerres mais des que l’on win on commence à aller chercher le meme arbitre pour nous aider à perdre encore.

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